Un contexte complexe
 
A l’heure où le monde des médias est touché de plein fouet par la « révolution numérique » et où l’arrivée de nouveaux opérateurs transforme les manières d’agir, se pose la question à court terme de la mutation des métiers dans le domaine de l’audiovisuel. Cette question concerne aussi bien le management que les opérateurs qui sont inquiets quant à l’évolution des métiers et aux problématiques d’efficience des effectifs. Ces mutations dans l’environnement audiovisuel sont dues à la dématérialisation, la mutualisation des médias, le changement de vecteurs de diffusion ou encore le travail à distance et l’adaptation aux nouvelles habitudes de consommation de la télévision et de l’image en général.

Au cœur de ces mutations, la question de l’humain
 
Il existe cependant de véritables interrogations au sein de professions techniques dans les entreprises de médias audiovisuels, notamment autour des technologies de l’information, domaine auquel une partie de la population concernée est peu préparée.
Se pose alors un problème de taille : comment préserver les emplois et empêcher une situation où il n’y aurait plus de concordance entre les nouvelles attentes du métier et les compétences des techniciens de l’audiovisuel ?

Une situation délicate se met en place où les entreprises recrutent de nouveaux collaborateurs diplômés des technologies de l’information (techniciens et ingénieurs réseaux, spécialistes sécurité, développeurs…) tout en mettant à l’écart les collaborateurs en poste dont les compétences ne correspondent plus aux besoins de l’entreprise.
Ces nouveaux entrants n’ont pas la connaissance de la culture audiovisuelle, de l’exigence en termes de qualité de production d’images et de sons et de temps réel lié à l’antenne. Cela crée une situation de tension supplémentaire entre les équipes traditionnelles vidéo et les recrues issues de l’IT.

L’émergence de nouveaux métiers
 
Il y a donc urgence à renforcer l’adéquation métiers-dispositifs, sous peine de voir péricliter ou disparaître ceux qui ne seront pas accompagnés dans cette mutation.
Pour anticiper au mieux l’évolution des dispositifs à moyen terme, il convient de s’appuyer sur un ou des référentiels métiers pour faciliter le recrutement de nouveaux collaborateurs ou l’évolution des collaborateurs en poste.

Désormais, le vivier de recrutement n’est plus auprès de jeunes diplômés vidéo (BTS audiovisuels) ni en définitive chez les informaticiens-réseaux. Les compétences qui sont aujourd’hui l’objet de toutes les attentions sont celles qui ont la double compétence IT et Vidéo.
Les entreprises de médias ont ainsi fait évoluer leurs besoins en compétences et fiches de poste.

Les métiers techniques les plus recherchés actuellement dans notre secteur d’activité sont :
les Techniciens Systèmes IT/Broadcast, les Techniciens Intégration et Support, les Techniciens de Supervision, les Medias Manager, les Digital Imaging Technician, les Techniciens Labos/QC, les Designer IT/broadcast, les Ingénieurs en Sécurité Informatique Broadcast, les Chefs de projet technique Audiovisuel et Web.
Et la liste ne s’arrêtera pas là avec les nouvelles évolutions technologiques en prévision telles que la virtualisation, les architectures orientées services, l’IP Live, la remote production, les solutions cloud, et bien sûr la migration de la télé sur internet, connectée et interactive…

La nécessité de formation
 
La question de la formation continue des salariés englobe une problématique à trois facettes. Pour des raisons sociales, d’efficience des collectifs et de compétitivité, voire de survie de l’entreprise, il devient important de former les salariés.

Une formation continue prévient l’obsolescence des connaissances et des compétences et garantit l’employabilité des salariés. Ainsi, pourront être évitées situations de déplacement de l’emploi (« disemployment » ou « désemploiement »), de licenciement, ou de nécessité de reconversion des salariés. En même temps, le capital humain en termes de connaissances et de compétences est préservé et agrémenté au sein de l’entreprise.

Dès lors il s’agit de déterminer comment améliorer de façon progressive la performance d’un collectif dans l’action en relation avec les moyens disponibles ou mobilisables. La question de l’efficience a pour enjeu majeur l’adaptabilité des salariés dont la performance doit être maintenue et accrue à l’issue des actions de formation.

Ainsi, former ses salariés devient un facteur clé de la compétitivité dans un contexte concurrentiel où il faut être au fait des nouvelles pratiques technologiques et procédurales pour survivre.

La mise en oeuvre de formations de référence dans le domaine IT/Broadcast : les cursus MEDIA 180
 
Fort de son savoir-faire depuis plus de 15 ans dans ce secteur d’activité, l’IIFA s’est appuyé sur une étude d’opportunité qu’elle a menée dans le domaine des médias audiovisuels et TV : chaînes de télévisions (généralistes, thématiques et locales) et sociétés de prestations audiovisuelles (sociétés de production et de postproduction, laboratoires, location de matériel). Cette étude d’opportunité a d’une part fait ressortir la nécessité d’une formation continue qui se situe dans la convergence entre les mondes informatique et audiovisuel, tout en prenant en considération la disparité entre les domaines et les niveaux de compétence des techniciens de l’audiovisuel, qu’ils soient des professionnels du broadcast ou de l’informatique/réseaux. D’autre part, cette étude d’opportunité confirme l’intérêt des entreprises concernées pour des cursus certifiants sous forme de parcours de formation transversal entre le broadcast et l’informatique et compatibles avec les activités des entreprises.

 
Article publié par : Pascal Souclier, spécialiste en ingénierie du changement et Pierre-Michel Riccio, chercheur à l’institut Mines-Télécoms, co-auteurs avec Shadia Ramsahye du livre publié aux Presses des Mines fin 2014 : Entre usages et pratiques : la mutation des métiers audiovisuels.

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